The Darjeeling Limited

Publié le par Margot

Six mois après la Mostra, je suis retournée voir The Darjeeling Limited en salles et je crois que j'ai aimé le film plus encore que la première fois.

J'ai été assez étonnée de l'accueil de beaucoup de critiques et de spectateurs français, dont l'un des mots d'ordre peut se résumer à "Wes Anderson est passé à côté de l'Inde".
Cela me perturbe... Comment peut-on se tromper à tel point sur le sens du film ?


Réglons-ça tout de suite : The Darjeeling Limited n'est PAS un film sur l'Inde. Ce n'est PAS non plus un film sur l'évolution d'une quête spirituelle. Et enfin ce n'est certainement PAS le film le plus faible de Wes Anderson.
C'est tout le contraire. ;)

The Darjeeling Limited évoque le voyage de trois frères qui ne comprennent RIEN à ce qu'ils sont en train de faire, au pays qu'ils traversent et à la philosophie qu'ils prétendent embrasser. C'est de là d'où vient la charge mélancomique du film, de cette incapacité des trois garçons à dépasser leurs rivalités, leur deuil et leur passé pour véritablement profiter de leur voyage.

Adrian Brody tente tout le film de vivre ses prières, et en rajoute des tonnes sans y parvenir. A genoux avec ses frères devant un petit autel, Jason Schwartzman demande ingénument pour quoi prier. Owen Wilson enquille les explications détaillées de rîtes ancestraux sans avoir la moindre idée de la signification profonde de l'acte.

En "passant" à travers l'Inde, Wes Anderson montre à quels points ses personnages, trois gamins gâtés par la vie, personnalisent la quête - un peu vaine, un peu déprimante - de sens et d'authenticité que cherche l'Occidental moyen, qui veut échapper à son quotidien et ses problèmes en se "ressourçant" dans un autre pays.


Ce sera finalement dans l'échec de leur "quête" qu'ils se libéreront du poids de leur psychose familiale. Par le deuil d'abord (scène littéralement métaphorique des trois frères qui traversent littéralement l'enterrement d'un jeune garçon jusqu'à revenir dans le temps, au noeud problématique de leur relation à la mort). Par l'abandon ensuite (Angelica Huston parfaite en mère incapable de faire face à quoi que ce soit).

Une façon drôle, délicieuse et humble de nous dire que notre quête initiatique, celle qui nous libérera de nos angoisses, ne nous attend pas à l'autre bout du monde, dans un pays dont on ne retiendra que les odeurs, mais simplement au détour de nous-même. Pour peu qu'on la regarde en face.
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S
Bonsoir,<br /> <br /> Je souhaite une excellente année et une longue vie dans la blogosphère à tous les membres de ma communauté cinéphile !<br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Shin.
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J
Hum, ce blog semble à bout de souffle, c'est dommage... <br /> J'espère que tout va bien pour toi...
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P
Bonjour, je vous convie à venir découvrir mon blog consacré au rire et au cinéma. Pascal Djemaa.
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P
Bonjour !<br /> Merci pour cette critique. Je n'avais pas très envie d'aller voir ce film, et puis voilà ! tu as su piquer ma curiosité et ouvrir des pistes intéressantes pour prendre part à cette "odyssée minuscule" !<br /> Bisous,<br /> Pénélope.
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J
Un petit mot quand même sur le très beau "Hôtel Chevalier" avec une Natalie Portman qui n'a jamais été aussi désirable... Ah, ce cure-dents! :)
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